catalogue

Ich Ruf zu Dir


opus

356

date de composition

1999

création

13 février 2000, Festival Présences, Radio France, par l’ensemble Alice Ader

formation

Piano, clarinette et quatuor à cordes.

éditeur
détails
  • 56 pages
  • durée: 22 mn

Inscriptions sur la page de titre: “En mémoire de mon père, mort le 20-XI-1999 pendant la composition de cette œuvre. Pour Alice Ader et son ensemble, grâce à qui elle a vu la vie.”
Commande de Radio France
Ich Ruf zu Dir a été joué en 2006 dans la salle Redcat du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles par le clarinettiste William Powell, qui a connu Olivier en 1970 à Juilliard School.
Manuscrit à l’encre, bien lisible. L’œuvre a été publiée par Hapax.
Présentation OG:
Il s’agit de trois variations sur le choral de Luther “Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ” (Je T’appelle, Seigneur Jésus-Christ). Mais trois variations en creux, où n’apparaît jamais dans son intégrité le thème qui les engendre. Le premier volet – “Scream” (cri) – de ce triptyque furieux est une méditation sur le “rien”. J’ai voulu ici donner le sentiment d’un océan de silence d’où émergent peu à peu – toujours plus véhéments – des éléments sonores dérobés au vide, comme lentement conquis sur son emprise. Ce qui n’est pas entendu importe autant que ce qui l’est. La musique tente de dire l’incapacité de dire, cet innommable si cher à Paul Celan, un sentiment d’effroi tel qu’il laisse littéralement sans voix. Le titre de ce mouvement est une allusion directe au tableau emblématique d’Edward Munch : le Cri. Le deuxième volet – “Roundabout” (manège) – est une tarentelle obsessionnelle dont le motif est composé de quatre notes extraites du choral de Luther. Entre les deuxième et troisième volets de l’œuvre figure une brève section, comme une apparition, une vision, une hallucination – je l’appelle “Ghost” (fantôme) – , citant l’une des dernières pièces écrites par Mozart : l’“Adagio fûr Glasharmonika”, musique exsangue, désincarnée, surgie d’outre-tombe. Enfin, le troisième volet conclut l’œuvre sur une atmosphère statique, faite d’effets de résonance et d’une tentative (infructueuse) du choral de Luther de se reconstituer.